• No se han encontrado resultados

L’inscription du bassin minier du Nord-Pas-de- Calais au Patrimoine mondial de l’Unesco, un mo- teur de développement économique, d’évolutions politiques et/ou de promotion territoriale? / The inscription of the mineral eld of Nord Pas de Calais in the w

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2020

Share "L’inscription du bassin minier du Nord-Pas-de- Calais au Patrimoine mondial de l’Unesco, un mo- teur de développement économique, d’évolutions politiques et/ou de promotion territoriale? / The inscription of the mineral eld of Nord Pas de Calais in the w"

Copied!
14
0
0

Texto completo

(1)

Calais au Patrimoine mondial de l’Unesco, un

mo-teur de développement économique, d’évolutions

politiques et/ou de promotion territoriale?

Laurène Wiesztort Fecha de recepción: 12/10/2015

Fecha de aceptación: 14/03/2016

Résumé

Les friches industrielles marquent, telles des ve-rrues, le territoire de l’ancien bassin minier du Nord Pas-de-Calais (France) et sont souvent considérées comme des freins au développement économiques et à la reconversion. Dans le Nord Pas-de-Calais se sont certes pour beaucoup d’entre-elles des handicaps cer-tains mais aussi un héritage de l’activité industrialomi-nière. Ainsi, les terrils, les chevalements, les anciennes usines de l’industrie lourde ponctuent le territoire et sont devenus les symboles d’une forte identité (Wie-viorka M., 2001). Le patrimoine industriel a fait l’objet de nombreuses interrogations, quant à sa légitimité sur le plan patrimonial, esthétique et culturel. Pour autant, les sites industrialo-miniers du Nord Pas-de-Calais ont toujours été largement considérés par la popula-tion, étant rattachés à des valeurs fortes de la société de l’ère industrielle (courage, travail, solidarité). Ou-til de deuil au moment de la disparition des activités, instrument identitaire pour une population en désarroi, le patrimoine industriel a d’abord été un remède à la crise (Daumas, 2006). Dans le cadre de l’inscription au Patrimoine Mondial de l’Unesco le 30 juin 2012, cette volonté de conservation ou de mise en valeur du patrimoine culturel minier est devenue plus forte (He-delblutte, 2009). Puis est venue se greffer la volonté d’ouvrir la région et la culture régionale, le patrimoi-ne aux autres, à l’échelle nationale puis internationale. Des projets culturels voient alors le jour sur d’anciens sites miniers (le Louvre-Lens, le projet métaphone sur le site de Oignies). Les friches deviennent des lieux de création artistique, des pépinières d’entreprises, des espaces d’expérimentation et d’innovation. Nous nous interrogerons également sur le choix des sites, monu-ments, villes présentées dans le dossier de candidature UNESCO. Les facteurs de décision, les raisons de ces choix ; Sont-elles politiques (Choay, 1965), économi-ques, sociales (Veschambre, 2008), culturelles? A-t-il était influencé ou non? Cette recherche via un travail de terrain de six années (observations, interviews d’ac-teurs locaux) met en évidence la stratégie régionale de mise en valeur territoriale et de développement écono-mique via la culture et le patrimoine industriel.

Mots-clés:

Patrimoine, industrie minière, inscription/Unesco, paysage évolutif vivant, gestion, polarisation

Abstract

The inscription of the mineral field of Nord Pas

de Calais in the world Patrimony of Unesco, an

engine of economic development, political

evo-lutions and\or territorial promotion?

Former industrial sites mark, like warts, the terri-tory of the former mineral field of the Nord Pas-de-Ca-lais (France) and are often considered as brakes in eco-nomic developments and in the reconversion. In Nord Pas-de-Calais are, certainly, for many of them indispu-table handicaps but also a inheritance of the industrial mining activity. So, coal tips, shorings, old factories of the heavy industry punctuate the territory and became the symbols of a strong identity (Wieviorka M., 2001). The industrial heritage was the object of numerous questioning, as for its legitimacy on the patrimonial, esthetic and cultural plan. However, the industrialo-mi-ning sites of Nord-Pas de Calais were always widely considered by the population, being connected with strong values of the society of the industrial era (coura-ge, work, solidarity). Tool of mourning at the time of the disappearance of the activities, identity instrument for a population in confusion, the industrial heritage was at first a remedy in the crisis (Daumas, 2006). Therefore, it played a lot on the future of the region, the political choices and the possibilities of reconversion (someti-mes limited by this attachment. Within the framework of the inscription in the UNESCO world heritage June 30th, 2012, this will of preservation or development of the mining cultural heritage became stronger (Hedel-blutte, 2009). Then came to be transplanted the will to open the region and the regional culture, the heritage to the others, on a national scale then the international. Cultural projects are then born on former mining si-tes (Louvre-Lens, the project métaphone on the site of Oignies). Fallow lands become places of artistic crea-tion, tree nurseries of companies, spaces of experiment and innovation. We shall also wonder about the choice

1 Doctora en Geografía y Ordenación del Territorio. Universidad D`Artois, Francia. laurene.w@hotmail.fr

(2)

of sites, monuments, cities were presented in the appli-cation file UNESCO. The factors of decision, the rea-sons of these choices; are they political (Choay, 1965), done economic, social (Veschambre, 2008), cultural? Has it was influenced or not? This research through field work of six years (observations, interviews of local actors) highlights regional development strategy territorial value and economic development through culture and industrial heritage.

Keywords:

heritag, mining industry, registration / Unesco, evolutionary living landscape, management, polariza-tion

1. Introduction

L’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais s’étend sur plus de cent kilomètres de long d’Ouest en Est et son périmètre est composé de 251 communes. La réalité géologique s’impose à l’évidence : l’exploita-tion du charbon a suivi le sillon charbonnier, situé d’est en ouest. Le document qui suit nous indique la situa-tion géographique de l’ex-bassin minier sur le territoire régional ainsi que son étendue.

Figure 1 : Situation géographique de l’ancien bas-sin minier du Nord-Pas-de-Calais

Source : L. Wiesztort, mars 2010.

Au XIXème siècle naît la grande industrie houi-llère. En effet, l’invention de la machine à vapeur va permettre d’améliorer les techniques d’extraction et l’industrie va connaître un prodigieux essor, avec d’énormes besoins d’argent et de main-d’œuvre et, par conséquent, la naissance d’une corporation minière. L’industrie houillère fut l’un des moteurs fondamen-taux de l’économie française dans la seconde moitié

du XIXe siècle. Un certain nombre de Compagnies minières se sont créées dès 1850 : Courrières, Lens, Nœux-les-Mines, Bruay-la-Buissière. L’activité n’a alors de cesse de se développer jusqu’à atteindre en 1913, un chiffre de production remarquable de 27 400 000 tonnes de charbon, ce qui représente 67 % de la production française. L’effort de reconstruction d’après-guerre est aussi très important et la capacité du bassin minier fut retrouvée dès 1925, avec une produc-tion qui avait atteint 28 500 000 tonnes et cinq années plus tard, c’est un nouveau record de production avec 35 millions de tonnes. De plus, rappelons qu’à cette époque le charbon représentait 86 % de la consom-mation d’énergie alors que le fuel ne représentait que 2 %. Grâce à de tels rendements, les compagnies se développaient de manière fulgurante (création d’usines annexes, de centrales électriques, de cokerie) ainsi que leur emprise foncière. Cette forte production nécessi-tait des installations plus lourdes, ainsi qu’une main d’œuvre beaucoup plus importante, qu’il était néces-saire de loger rapidement. Les cités minières se dévelo-ppent très rapidement jusqu’à créer un enchevêtrement des mailles communales et des mailles linéaires, jouant ainsi sur l’organisation spatiale.

Après l’arrêt complet de l’exploitation en 1992, l’activité a laissé de lourdes séquelles mais également un patrimoine très riche. Certains sites ont continué à évoluer, laissant parfois place à de nouvelles ambi-tions, de nouveaux projets comme j’ai pu l’observer sur le terrain et au travers d’entretiens avec les acteu-rs locaux. L’inscription au patrimoine mondiale a mis à jour la valeur certaine du patrimoine minier. C’est ce dont l’équipe du Bassin Minier Uni était persuadé, c’est au cours d’entretiens que nous avons pu aborder la question de l’inscription, des choix de sites, de leu-rs valeuleu-rs culturelles et patrimoniales. Ces sites, bâti-ments sont des témoignages d’un passé qui a façonné à la fois le territoire, les paysages, la vie des habitants et la culture régionale. Ils se devaient alors de repré-senter au mieux toutes cette épopée et l’évolution de ce patrimoine qui est nullement figé, jusqu’à 2012. En tant que géographe, j’ai abordé cette problématique du point de vue de l’espace (local et global/ Site minier et bassin minier), de sa mise en valeur et des impacts sur ce territoire et ce qui le compose (construction, mailla-ge, population,…).

(3)

aménagements et les politiques territoriales (nouveaux indicateurs de gestion du patrimoine, conséquences économiques et sociales, etc.). D’un point de vue mé-thodologique, notre étude s’appuie sur deux enquêtes (l’une menée en 2006 auprès d’un échantillon de 600 habitants du bassin minier, la seconde : de 2013 auprès des Offices de tourisme de la région), des interviews des acteurs décisionnaires et des monteurs du projet ainsi qu’un diagnostic territorial et une étude du dos-sier de l’inscription poussés.

2. Une forte volonté de conserver un

lourd et riche patrimoine

Le patrimoine fait l’objet de nombreux travaux de recherche (Beghain P., Bortolotto C., Choay F., Hei-nich N., Patin V., etc.), avec un angle classique qui est celui de la sauvegarde, abordée essentiellement sous son aspect procédural, comme un élément parmi d’au-tres du projet urbain. Le concept de patrimoine a beau-coup évolué et il ne s’applique qu’à un certain nombre de biens particuliers à qui l’on reconnait une valeur spécifique d’un point de vue historique, artistique, es-thétique, de la mémoire collective ou du témoignage (IAURIF, 2000). Cette reconnaissance est surtout pro-pre aux membres des catégories dominantes de la so-ciété (Amougou E., 2004) occupant des positions légi-times, notamment dans les instances décisionnelles de l’Etat, caractérisées par le monopole des définitions de ce qui doit être ou non considéré comme du patrimoi-ne. Ressort ici l’idée de la sélection.

Citons un article de l’Humanité de août 2012 : « Spectres d’une période noire hantant le bassin minier, ces montagnes (les terrils) formées à la sueur et au sang des gueules noires, ont fait l’objet de nombreuses luttes pour être conservées, depuis la fermeture progressive des puits de mines dès les années soixante ».

2.1. Un héritage technique

Le bassin minier du Nord-Pas de Calais… c’est avant tout une organisation spatiale rigoureuse du travail autour d’un appareil complexe de production. L’exploitation minière a dessiné le bassin minier, avec une organisation urbaine qui dépendait des carreaux de fosse. En témoigne aujourd’hui le lourd patrimoine technique de la mine : les édifices et les équipements. Leurs présences aujourd’hui sur le territoire permettent de lire et de comprendre le fonctionnement de l’ac-tivité charbonnière. Intéressons nous à ces héritages techniques :

-Les carreaux de fosse : une centaine de vestiges de fosses est aujourd’hui recensée dans le bassin, surtout

des bâtiments de type ateliers, des salles des machi-nes, disséminés sur quelques sites du territoire. Qu’il s’agisse d’ensembles complets ou d’éléments plus ponctuels, ce patrimoine révèle l’évolution des tech-niques d’extraction, et, d’autre part, la constitution des paysages qui lui est intimement liée et qu’ils marquent toujours. En 1802, apparait les machines à vapeur, qui permettront de creuser beaucoup plus profond (jusqu’à 300 mètres sous terre) et d’agrandir les galeries pour déblayer plus facilement le charbon. La fosse de la Sentinelle témoigne de cette période d’extraction, sur la photographie, nous pouvons voir que depuis, elle a été reconvertie en église Sainte-barbe par la compagnie des mines d’Anzin :

Figure 2 : Fosse de la Sentinelle (1818-1852)

Source : SRMH, 2012.

En 1824, la Compagnie des Mines d’Anzin déci-de d’investir lourdéci-dement et fait construire cet édifice en briques composé de deux corps, destiné à accueillir une machine à haute pression de type Edwards. Cette fosse constitue un exemple des premières expérimen-tations de bâti industriel menées par la Compagnie des Mines d’Anzin.

« La fosse de La Sentinelle, aujourd’hui l’égli-se Sainte-barbe, constitue le plus ancien témoignage technique du Bassin minier Nord-Pas de Calais. Ou-tre son ancienneté (1824), elle porte la rupture nette entre les premiers temps de l’exploitation basée sur l’énergie musculaire et l’adoption généralisée de la machine à vapeur pour l’extraction. Elle symbolise de même l’époque où l’activité minière commence à mar-quer durablement par ses infrastructures le paysage.» (UNESCO, 2012)

(4)

Pays de Galles, apparaissent en 1849 dans le Bassin minier.

Figure 3 : Bâtiments des mines en 1860

Source : Exposition temporaire du Centre historique minier, Des machines et des hommes. Dessin des archives du CHM.

L’aérage est réalisé par de puissants ventilateurs et après la catastrophe de la Compagnie des Mines de Courrières en 1906, un arrêté préfectoral oblige les ex-ploitants à doubler systématiquement leurs puits afin d’améliorer l’aérage du fond, comme nous pouvons le voir sur la photographie en bas à droite. Les bâtiments et les puits d’extraction sont alors de plus en plus vo-lumineux et nombreux, comme les machines. La zone d’extraction comprend le bâtiment des recettes, sur-monté par le chevalement qui grâce à l’acier de techno-logies anglaises ou allemandes, est de plus en plus haut (dessin à gauche). A la fin du XIXe siècle, ce bâtiment est directement relié au bâtiment du triage-criblage où le charbon est acheminé sur tapis roulant, séparé des stériles puis calibré. Située dans l’axe direct du bâti-ment des recettes (reliés par des câbles), se trouve la salle des machines d’extraction et les compresseurs. Autour gravitent d’autres constructions, telles que les tours de réfrigération, les ateliers d’entretien et de ré-paration. Tout ces systèmes mécanisés ont pour con-séquences l’extension des équipements sur le carreau, mais aussi l’augmentation considérable des volumes des stériles à stocker. Ainsi, à proximité des fosses sont édifiés les terrils qui vont grossir et marquer pour des années le territoire.

2.2. Des marqueurs territoriaux

- Le paysage industriel a la caractéristique de l’hé-térogénéité des éléments artificiels qui le structurent et obéissent aux logiques d’exploitation et de production. Pour le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, ces com-posantes sont multiples : lieux de production (fosses, bâtiments techniques, bureaux), voies de communica-tion (canaux, cavaliers, routes), lieux de résidence et lieux de services (écoles, dispensaires). En apparence

ponctuels, ils s’articulent en réalité dans une logique d’activité qui a bouleversé le paysage, l’a totalement modifié.

Depuis la fermeture des mines et usines, le bassin minier se démarque au niveau paysager par l’importan-ce numérique des friches industrielles . De nombreuses usines et espaces ont été délaissés et sont dans la plu-part des cas très pollués (installations lourdes et spé-cialisées, telles que les cokeries ou hauts-fourneaux). L’encombrement du sous-sol par des fondations lour-des, des réseaux spécialisés, des ouvrages routiers ou des voies ferrées, ne permet une “réinitialisation” du site qu’au prix de travaux importants, dont le coût est souvent plus élevé que la valeur vénale du terrain. Ces friches ont alors une valeur économique négative.

- Les premiers terrils apparaissent dans les an-nées 1850, ce sont des collines ou éminences formées par l’amoncellement des déblais d’une mine. Ils sont considérés comme un véritable patrimoine historique. Ils ont été érigés petit à petit au cours des deux derniers siècles d’industrie minière. A la fin du XIXe siècle, l’urbanisation croissante, l’augmentation du besoin en terres agricoles et le prix de ces dernières ne permet-tent plus aux Compagnies minières d’étaler les terrils. Il faut donc les élever pour limiter l’emprise au sol. Dès lors, les terrils ont une forme conique, comme les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle. Le Bassin minier a compté jusqu’à 350 dépôts de schistes officiellement, mais il en reste actuellement sur le territoire 225. Ce sont les dernières traces visibles et palpables de la matière qui a été extraite du sous-sol. Ils témoignent dans le paysage du dur labeur des mineurs. Cependant, aujourd’hui, nous pouvons ajouter une particularité à la définition des terrils : certains sont des sites qui re-gorgent aujourd’hui d’une biodiversité rare (Wiesztort, 2011).

- Une autre évolution majeure est celle de la mise en place d’un système d’expédition du charbon au cœur même du carreau : le chemin de fer. Celui-ci s’est inscrit sur le territoire, créant un maillage com-plexe et des découpages, des discontinuités territoria-les. En 1838, la Compagnie des Mines d’Anzin est la première à mettre en place un système général de voies ferrées qui relie ses fosses au rivage de Denain. Puis en 1960, toutes les fosses sont reliées les unes aux autres par les cavaliers, grâce à la Compagnie du Chemin de Fer du Nord. Aujourd’hui encore, ces cavaliers traver-sent de part et d’autre le territoire de l’ancien bassin minier et nous verrons que les acteurs locaux ont su faire évoluer ces linéaires, en leur offrant de nouvelles fonctions…

- L’urbanisation liée au développement de l’ac-tivité industrialo-minière est également très spécifique.

2

(5)

Ce fut surtout la géologie qui détermina l’implantation géographique des communes minières (se formant là où se trouvait le charbon, autour du puits d’extraction). Jean-Claude Rabier dans son ouvrage “La remon-te”(2002), distingue plusieurs phases :

• 1720 à 1850 : c’est la période de mobilisation de la main-d’œuvre. Autour des puits du département du Nord se forment alors de véritables camps miniers. L’effectif logeait alors dans les habitats miniers restés très modestes et l’essentiel de la main-d’œuvre était lo-cal (donc rurale d’origine).

• 1850 à 1913 : c’est le « développement cham-pignon », caractérisée par l’extension géographique de l’exploitation minière et par son intensification. L’ex-ploitation s’étend au département du Pas-de-Calais et il ya un énorme effort de construction pour loger les po-pulations actives qui commencent à être recrutées dans les régions voisines et au-delà, dans les pays voisins (120 000 mineurs et 47 000 logements miniers dans la région).

•La première guerre mondiale sera une rupture importante mais provisoire dans le développement du bassin minier. Et après la seconde guerre mondiale, les Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais se substituent aux compagnies privées et gèrent le

patri-moine immobilier du bassin minier. Le développement du tissu urbain est alors de plus en plus rapide avec environ 100 000 logements miniers. Ce chiffre attein-dra même les 120 000 en 1960. Le tissu urbain minier se crée dans une double logique de proximité avec le lieu de production et d’encadrement social. Les fac-teurs de production conditionnent étroitement le volu-me de logevolu-ments produits et la typologie de l’habitat correspond bien évidemment à la composition et au nombre de familles à loger. Jusqu’en 1946, l’histoire de l’urbanisme du bassin minier est exclusivement le fait des compagnies minières privées. Les corons ont été très popularisés par le célèbre roman d’Emile Zola : Germinal. Ils se caractérisent par de longues bandes continues de logements, disposant souvent de jardins à l’arrière. Des blocs initialement de soixante-dix à qua-tre-vingt logements seront progressivement réduits en longueur. La forme la plus aboutie est « le coron des 120 » à Valenciennes et Anzin, qui sera présenté à l’ex-position universelle de 1867, elle constitue un habitat ouvrier exemplaire pour l’époque, apportant à la fois une certaine surface habitable et un habitat individuel. Mais il existe bien d’autres formes selon la situation géographique (influence sur l’architecture), le contexte socio-économique et politique

Figure 4 : Maillage urbain et habitats miniers

Source : Centre historique minier, www.flickr.com, Mission Bassin Minier.

Coron et cités jardins d’Aix à Bully-les-Mines

Coron des 120 à Anzin Cité-jardin Foch à Hénin-Beaumont

3 Cf. annexe1 : Exemples de styles architecturaux dans l’habitat minier

(6)

Les villes minières sont particulières, avec leurs ci-tés mais aussi les maisons d’ingénieurs, de maître, les écoles, les églises, les dispensaires, les grands bureaux, les Hotels de ville, etc. La mine a marqué durablement le territoire régional à travers les terrils, les friches, le maillage mais aussi les mentalités des populations qui ont connu cette période d’activité ainsi que les nouve-lles générations dans ces faminouve-lles.

2.3. Un héritage social. Une culture très ancrée

dans les mentalités

La particularité du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est l’attachement particulier des habitants à l’histoire, à la mémoire des mineurs (leurs durs labeurs, leur mode de vie, leurs coutumes), au territoire (Gra-vari-Barbas, 2010). Le bassin minier évoque de nom-breuses images : celles des mineurs, du travail pénible et dangereux, des sites dégradés et d’un habitat unifor-me. On pense également à la solidarité, le courage et la fierté d’une véritable corporation dont on parle avec respect. Plus de deux siècles d’extraction charbonnière ont marqué la culture, le cadre et les conditions de vie de plus d’un million d’habitants (Centre d’études et de Prospective du Secrétariat Général pour les Affaires Régionales, 1995).

Cette période de l’Histoire est ancrée dans les mé-moires et a permis de se forger une identité intrinsèque et une culture unique. Une identité dans le sens où la population a l’impression d’appartenir à cette région. L’identité est le tissu qui nourrit nos désirs et nos va-leurs et les construits en une image de nous-mêmes dé-signée sous le terme d’identité personnelle ou de Soi. Il s’agit d’un processus psychologique de représen-tation qui se traduit par le sentiment d’exister en tant qu’être singulier et également d’être reconnu comme tel par autrui (Fischer G-N, 2005). Lors des enquêtes (Wiesztort, 2006) menées auprès des populations ont a pu constater un attachement, un lien direct (certains habitants ont vécu la période d’exploitation) ou indi-rect (l’individu connait un mineur de fond ou a eu un parent mineur).

« Etre mineur, ce n’est pas qu’un travail, c’est une vie. Et être mineur est un Honneur »

Des modes de vie, des traditions (la colombophilie, les harmonies), un vocabulaire (un patois qui perdu-re à travers des mots qui continuent d’êtperdu-re employés), des fêtes (la sainte-barbe, patronne des mineurs). Les Compagnies minières comptaient de nombreuses in-frastructures pour répondre aux besoins des ouvriers. Des activités sociales étaient proposées, des centres ménagers étaient ouverts, des structures sportives. De même, en dehors du territoire de la concession, les va-cances des mineurs étaient coordonnées par les

Houi-llères, avec un centre implanté sur la Cote d’ Azur, ce-lui de la Napoule. Cette omniprésence des Houillères a participé à la création d’une véritable culture régiona-le. Aujourd’hui, les muséifications ou la conservation d’une mémoire répondent à une demande sociale, « Des français de plus en plus nombreux semblent au-jourd’hui inquiets de perdre, avec leur mémoire, leur identité, leur identité collective, c’est-à-dire, en fait, le faisceau de leurs identités de groupes » (Crubellier, 1991).Aujourd’hui, on peut voir au cœur du bassin nier de nombreux hommages des communes aux mi-neurs mais aussi par les habitants dans leurs jardins ou dans la maison.

Source : Centre historique minier, www.flic-kr.com, Mission Bassin Minier.

Figure 5 : Hommages aux mineurs

Courcelles-les-lens

Noeux-les-Mines

(7)

Il est vrai qu’il est difficile d’oublier un tel passé lorsque le paysage qui nous entoure en reste marqué : terrils, fosses, corons. Les enquêtes menées auprès de communes de l’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais ont révélé un attachement certain à l’histoire des mines, aux traditions qui s’en rattachent. Six ménages sur dix possèdent au moins un objet rattaché à l’histoi-re de la Mine dans le bassin minier (lampe de mineur, casque, pic, tableau, photographie, etc.). C’est surtout les ménages ayant vécu l’activité directement ou par le biais d’un parent mineurs. Le Centre historique minier de Lewarde est un des grands sites de la mémoire de cette époque, qui est très visité. Il fait d’ailleurs figure de voyages scolaire incontournable pour les écoles du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

3. L’inscription au patrimoine mondial

de l’UNESCO

3.1. Les motifs de cette inscription

En 2000, une étude importante a été réalisée sur l’intérêt patrimonial et culturel de quatre sites industria-lo-miniers : Lewarde, Wallers, le 11/19 de Loos-en-Go-helle et le 9/9 bis de Oignies. Mais la Mission Bassin minier s’est dit “pourquoi se limiter à quatre sites ?”. En effet, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais regor-ge de nombreux autres sites miniers, qui révèlent des éléments, des périodes différentes du passé industria-lo-minier de la Région. En 2002, l’Etat inscrit sur la liste le bassin minier, c’est alors que va naître l’équipe Bassin Minier Uni, présidée par Pierre Mauroy et Jean-François Caron. Les grands objectifs sont fixés :

- reconnaissance de ce patrimoine

- reconnaissance envers les anciens mineurs (sorte d’hommage)

- participer au changement d’image du bassin mi-nier

- contribuer au développement du territoire (touris-me, entreprise,…)

Pour parvenir à cela, l’équipe BMU va travailler avec des partenaires tels que la Région, la Mission Bassin Minier, les collectivités, la Chaîne des Terrils, etc. Avant de constituer le dossier, il a fallu faire un tra-vail énorme d’inventaires, de recensements de tous les sites miniers, réaliser des recherches historiques, mo-biliser les partenaires mais aussi les élus, les scolaires, les habitants. Le dossier en 2011, ne sera pas examiné mais en 2012, malgré de nombreux doutes sur la va-leur du bassin minier, il est enfin inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

« La candidature du Bassin minier du Nord-Pas de Calais à une inscription sur la Liste du

Patrimoi-ne mondial est celle d’un Paysage Culturel évolutif vivant. Elle considère le Bassin comme une structure organique globale, exceptionnelle par sa continuité et son homogénéité, et non comme une collection de sites ou de monuments individuels »(Unesco, 2012)

La volonté du groupe Bassin Minier Uni était de préserver le territoire et le paysage du bassin. La caté-gorie choisie est celle du “paysage évolutif vivant”. Se-lon l’association “Bassin Minier”, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais s’inscrit dans la catégorie des Pay-sages Culturels Evolutifs car il résulte d’une exigence à l’origine sociale, économique, administrative et a at-teint sa forme actuelle par association et en réponse à son environnement naturel. Il présente une très grande richesse de témoignages sur l’action des diverses for-ces à l’œuvre dans l’industrialisation de l’exploitation minière, mais aussi sur les interventions que celle-ci a impliquées sur l’environnement pendant près de trois siècles. Les sites du bassin minier ont évolué au cours des siècles et doivent continuer à évoluer et les habi-tants à y vivre (1 200 000 personnes dans le bassin et environ 200 000 dans les corons). C’est la raison pour laquelle a été ajoutée la notion du “vivant”. La problé-matique est alors celle-ci : « Comment préserver cette identité sans empêcher l’évolution ? ». Nous voulons à travers l’inscription préserver, parfois sauver les sites mais ne surtout pas les figer, tel des musées.

Autres critères selon laquelle l’inscription est pro-posée :

- « Offrir un exemple éminent d’un type de cons-truction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une période ou des périodes significatives de l’histoire humaine ». Il est question d’un nouveau type d’établissement humain : les cités minières et corons.

- « être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques ou littéraires ayant une signification universelle et exceptionnelle. »

3.2. Stratégie adoptée dans le choix des sites

Le préambule de la Convention du patrimoine mondial reconnaît l’importance du concept

(8)

de l’humanité. Pour le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, dans un premier temps l’inscription devait con-cerner l’ensemble du bassin. Mais ce territoire est bien trop vaste et ce choix n’aurait pas respecté la conven-tion de la déclaraconven-tion de valeur universelle excepconven-tion- exception-nelle. L’équipe du Bassin Minier Uni a donc dû faire un choix de sites assez représentatifs de l’ensemble du patrimoine, de l’histoire, de cette période d’activité et de la culture qui est restée ancrée dans les mémoires.

Le travail se fait à double échelle : locale (les sites) et régionale (évolution des paysages sur l’ensemble du territoire). Il a été nécessaire d’identifier les mar-queurs essentiels du paysage, de donner une lecture dynamique des paysages avant et après l’activité et aujourd’hui. Par exemple, les terrils. Même si certains terrils disparaissent, une majorité d’entre eux a pour vocation de demeurer durablement dans ce paysage comme marqueurs de l’espace et des mémoires. Les terrils font depuis une vingtaine d’années l’objet d’une attention et d’une protection toutes particulières grâce à l’action fondatrice de la Chaîne des Terrils et à leur intégration dans la Trame Verte régionale portée par la Mission Bassin Minier. Pour la majorité des terrils, une végétation spontanée les a progressivement colonisés et modelés. C’est une évolution du paysage remar-quable, comme c’est le cas notamment à Loos-en-Go-helle. D’autres ont fait l’objet de vastes programmes de reconquête basés sur leur végétalisation et/ou leur réaménagement. Devenus de véritables collines « vertes », ils offrent aujourd’hui un support et un ca-dre d’activités de loisirs. Le cas du terril des Argales de Rieulay est intéressant. Sur l’ensemble du site près

de 75% de la superficie est gérées dans un objectif de préservation de la nature et de sensibilisation, dont un quart est une réserve ornithologique (inaccessible pour la population), le reste est consacré aux loisirs mais aussi à des actions d’information et de découverte des milieux, habitats et espèces du terril.

C’est un parfait exemple, mais les sites qui ont été modifiés par des projets sont nombreux : les cavaliers transformés en sentiers de randonnée, les terrils de Nœux-les-Mines transformés en base de loisirs (piste de ski et lac artificiel), la fosse de Lewarde réhabilitée en musée de la Mine, les cités minières qui ont connu des opérations de rénovation, etc. Les sites ont évolué. Certains autres sont malheureusement à l’abandon, en cours de délabrement, d’où l’intérêt parfois de les ins-crire, également pour les sauver et protéger ces héri-tages.

Dans le périmètre inscrit, nous comptons 163 com-munes, avec au moins un vestige bâti. Un intérêt tout particulier à était porté à quatre « grands sites de la mé-moire minière » déjà identifiés dans le Contrat de Plan 2000-2006 : le site de la fosse Delloye à Lewarde, la fosse d’Arenberg à Wallers, le site du 9-9bis à Oignies et le site du 11-19 à Loos-en-Gohelle. Ce sont les té-moins les plus complets des techniques d’exploitation. Ils font déjà l’objet de vastes programmes de réhabili-tation et de valorisation qui s’inscrivent sur une longue durée, pilotés en partenariat avec les services de l’Etat.

Les 21 derniers chevalements ont aussi été inscrits, les 4 dernières fosses également. Les cavaliers quant à eux ont été choisis selon le témoignage qu’ils appor-tent sur l’évolution des politiques territoriales.

Source : Dossier de candidature à l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Tableau 1 : Inventaires et sites inscrits

1. C’est-à-dire, les ensembles de production complets et homogènes. 127 bâtiments de fose sont aujourd’hui recensés mais la majorité d’entre-eux est isolée.

2. Ce chiffre correspond à la période de l’entre-deux-guerres, au temps fort de l’exploitation et avant les politiques de concentration de la Nationalisation en 1946

(9)

Enfin, précisons qu’aucune stratégie ou volonté politique n’a été prise en compte dans ces choix, mais uniquement les critères culturels et patrimoniaux. C’est un point à souligner.Le fait que l’ensemble du bassin n’ait pas pu être inscrit, a pu causer des mécontente-ments d’élus notamment, mais la volonté est de créer une influence sur les autres sites et qu’il y a ait malgré tout une volonté d’agir, de conserver et/ou de mettre en valeur les anciens sites industrialo-miniers.

3.3. Moyens d’application des mesures de

protection

Avant 1946, les Compagnies minières étaient pro-priétaires des sites liés à l’exploitation, mais avec la nationalisation, ce sont les Houillères du Bassin du Nord-Pas de Calais qui vont prendre le relais. Après l’arrêt de l’activité, des sites tels que les sièges d’ex-ploitation ont été rétrocédés aux collectivités territoria-les, à l’Etat ou à d’autres établissements publics . Pour ces raisons, le bassin minier n’a jamais été perçu dans sa globalité et les acteurs locaux ne percevaient pas les sites ou éléments miniers comme des lieux valorisant le patrimoine, la culture, tout simplement parce qu’ils n’en avaient pas la maîtrise.

Aujourd’hui, le problème se pose encore, puisqu’il y a de nombreux propriétaires. Il est donc difficile de mettre en place une politique globale ou des directives communes. Parmi ces propriétaires nous pouvons citer les voies ferrées de France, les communes, les parti-culiers. Par exemple, trois fosses d’extraction sont des propriétés privées et sont dans un état de délabrement, la fosse 5 de Billy-Berclau, le chevalement de la fosse 6 de Haisnes et la fosse 2 d’Anhiers. Les collectivités se mobilisent pour le rachat de ces biens, mais plusieu-rs problèmes se posent :

- Il ne suffit pas d’acheter pour conserver, il faut un projet.

- Il y a un réel manque de compétence d’ingé-nierie.

- Certains propriétaires profitent de l’inscrip-tion pour vendre à des sommes astronomiques.

Pour ces raisons, la protection, le suivi, est com-pliqué. De plus, les installations minières liées à l’ex-ploitation, même cédées ou transférées à un propriétai-re privé ou public, peuvent encopropriétai-re aujourd’hui propriétai-rester soumises au Code minier, même de façon résiduelle. D’autres installations peuvent être également soumi-ses au Code de l’Environnement. Quant au patrimoi-ne immobilier non lié à la production (recouvrant essentiellement les équipements collectifs et les loge-ments), il relève du droit commun. Notons également que certains bâtiments ont été classés. L’Etat a montré son intérêt pour le patrimoine minier dés 1992 par des

protections au titre des Monuments Historiques (250 inscrits au patrimoine mondial sont déjà classés Monu-ments historiques).

Pour les sites « naturels », en 2009, la campagne « Monuments Historiques » et le séminaire organisé par Bassin Minier Uni sur les outils de protection et de gestion du patrimoine minier ont permis de nourrir la réflexion des acteurs locaux sur l’opportunité d’ac-compagner les protections par d’autres procédures, notamment des Z.P.P.A.U.P. (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager). Il y en a trois actuellement, à Béthune, Carvin et Valencien-nes. Elles ont permis de fixer des orientations concer-nant la protection du patrimoine architectural, urbain et paysager de ces communes dans le cadre de leur Plan d’Aménagement et de Développement Durable. Ceci est intégré au PLU, car il est essentiel qu’il y ait une mise en cohérence des documents de planification ma-jeurs du territoire (PLU, SCOT, …). Il y a plusieurs types de protection, réglementaire avec par exemple un arrêté préfectoral de protection de biotope comme c’est le cas sur le terril n°75 de Pinchonvalles à Avion, ou par une inscription du site. Puis la protection par con-tractualisation ou l’application d’une politique envi-ronnementale, comme les Espaces Naturels Sensibles, le plan départemental d’itinéraires de promenade et de randonnée ou encore les Réserves Naturelles Régio-nales, les Z.N.I.E.F.F. Toutes ces réglementations, ces dispositions imposent des règles de gestion, des limita-tions voire des interdiclimita-tions dans les pratiques que l’on peut avoir sur ses sites ou territoires.

En ce qui concerne les moyens d’application, le Plan de gestion, dans le cadre de la candidature, doit obligatoirement conjuguer deux démarches qui sont complémentaires : la réglementation (qui va garan-tir de la protection du Bien) et la contractualisation à différentes échelles (qui marque un engagement des différents partenaires). « Le dispositif législatif et ré-glementaire existant constitue une sorte d’« arsenal », à première vue capable d’assurer la protection et la conservation du Paysage Culturel Evolutif. »(Unesco, 2012).

4. Le suivi, les nouvelles indications à

intégrer

L’inscription est très récente, il semble donc trop tôt pour pouvoir évaluer les retombées économiques, ou les évolutions politiques en termes d’aménagement du territoire par exemple. Cependant, il me semblait essentiel de mettre en évidence les retombées directes ou indirectes qui ont déjà pu être observées et étudiées.

Cf. Annexe 3 : Tableau synthétique du processus et du transfert du droit de propriété ; 5

(10)

Dans cette partie, nous traiterons aussi d’une con-séquence de cette inscription qui est l’apparition de certaines indications à intégrer dans la gestion du terri-toire ou des différents sites.

4.1. Nouveaux indicateurs à intégrer.

Au-delà des indicateurs permettant de mesurer l’état de conservation patrimonial et paysager du bien, il sera à l’avenir plus que nécessaire de compléter le dispositif d’indicateurs autour de la valorisation patri-moniale et de la mise en tourisme du ou des biens :

- indicateurs de changement d’image du Bassin minier,

- développement d’outils d’interprétation autour du patrimoine minier et des paysages,

- développement des actions de sensibilisation et de valorisation (expositions, publications, circuits de découverte, événementiels, projets artistiques).

- indicateurs de fréquentation touristique.

Par ailleurs, une réflexion est en cours, en parte-nariat avec l’Université d’Artois et en particulier le la-boratoire Discontinuités, sur le niveau d’appropriation par les habitants de la démarche de candidature. Ces enquêtes permettront d’adapter les outils d’information et de sensibilisation ainsi que leurs contenus, les outils de transmission et les nombreux outils pédagogiques à développer. Cette dimension d’appropriation est essen-tielle. Ce sont aussi les acteurs du territoire et peuvent ainsi par ce biais être les premiers garants d’une évolu-tion qualitative du territoire. Enfin, ils peuvent devenir des messagers ou ambassadeurs du territoire.

Parmi ces nouveaux indicateurs à intégrer, il y a ceux de la gestion. Comment gérer un tel patrimoine, un bâtiment ou un site inscrit ? C’est la question que se posent de nombreux acteurs qui ne savent comment gérer leur patrimoine.. La Mission Bassin Minier est très présente pour ces acteurs et élus, pour les orienter, les conseiller et surtout les rassurer. Les plans de ges-tion sont nombreux, nous l’avons vu, il faut prendre en compte de nombreux partenaires, de nombreux dispo-sitifs mis en place et les nouvelles réglementations qui ont vu le jour avec les inscriptions (monuments histori-ques, Patrimoine mondial, ...), les qualifications (zones à risques,…), les appartenances (PNR,…).

4.2. Un changement de regard

Nous l’avons vu, les habitants du bassin minier montrent un certain attachement à l’Histoire de la mine, des mineurs et aussi au patrimoine. Cependant, Nous avons pu nous rendre compte que ce patrimoine était bien souvent mal connu. Seuls les grands emblèmes sont restés dans les mémoires tels les chevalements, les corons, les grandes fosses. Certains bâtiments ont été

inscrits alors que les élus ou les habitants de la com-mune n’avaient même pas connaissance de leurs exis-tences ou tout du moins n’avaient pas conscience de la valeur qu’ils pouvaient avoir. En friche depuis de nom-breuses années, ces patrimoines étaient perçus de ma-nière péjorative et non comme des héritages de valeur. Avec cette inscription qui a une portée nationale et internationale, l’objectif majeur est de faire évoluer les regards sur le « pays noir ». En ayant mis un point d’honneur sur la notion de paysage évolutif, le groupe Bassin Minier Uni a voulu mettre à jour le fait que le territoire a évolué depuis la période industrielle. Des programmes culturels et sociaux ont vu le jour égale-ment :

Le projet « mineurs du monde » est porté depuis 2009 par le Conseil Régional du Nord-Pas de Calais, dans le prolongement de la candidature du Bassin mi-nier à l’inscription. L’objectif est de construire les con-ditions d’un partage entre les mineurs et les territoires miniers du monde avec un double objectif la valori-sation de la mémoire de la mine et des mineurs. Des rencontres culturelles entre les mineurs sont également organisées en s’appuyant sur leurs modes d’expression culturels traditionnels : le conte, la peinture, la musi-que, ou toute autre forme d’expression. Sur ce registre, des rencontres entre harmonies ont eu lieu à l’occasion d’échanges bilatéraux en Europe et au Brésil. Une ex-position d’arts bruts de peintres mineurs a eu lieu en 2011, en partenariat avec le Musée d’Art moderne de Villeneuve d’Ascq et le Centre Historique Minier de Lewarde.

Une coopération est également née entre la Région Nord -Pas de Calais et l’Etat du Minas Gerais au Brésil. Cette volonté politique, portée par les deux Exécutifs, s’est traduite par la signature d’un Agrément de jume-lage lors de la visite du Gouverneur Aecio Neves à Li-lle le 17 novembre 2008 et par la signature d’un Accord de coopération lors de la visite du Président Daniel Per-cheron à Belo Horizonte le 23 avril 2009. Cette coopé-ration s’inscrit dans les suites de projets réalisés dans le cadre de l’Année de la France au Brésil :

-Inspirée de l’expérience française des Journées du patrimoine, la première édition de la journée minière du Patrimoine culturel a eu lieu en Minas, en septem-bre 2009 et a rencontré un grand succès, avec 474 villes impliquées, 1 500 événements (visites guidées, portes ouvertes, sites ouverts au public)

- Organisée en coopération avec la Compagnie HVDZ (Culture Commune à Loos-en-Gohelle), la Fondation Clovis Salgado et le centre culturel de San Bernardo, la « veillée » s’est tenue à Belo Horizonte en août 2009.

(11)

et le Centre Historique Minier de Lewarde, les expo-sitions « Le charbon, une roche pas comme les autres », et « les paysages miniers du Nord-Pas de Calais », itinérantes en Minas Gerais, ont été vues par 12 000 visiteurs en six mois

- Le concert inaugural de l’année de la France au Brésil s’est tenu le 20 avril 2009 à Ouro Preto avec l’orchestre d’harmonie de Montigny-en-Gohelle, qui a ensuite pu donner plus de 8 concerts en Minas.18

Dans le cadre de l’Accord de coopération, il a été décidé d’organiser conjointement chaque année un Forum entre les acteurs des deux Institutions et des deux territoires, de façon alternative au Brésil et en France. Le premier Forum, labellisé dans le cadre de l’Année de la France au Brésil, s’est tenu à Belo Hori-zonte, du 13 au 15 octobre 2009. Il a réuni une centai-ne d’acteurs français et brésiliens. S’y sont rencontrés les experts des deux territoires, sur des axes de travail précis :

Axe 1. Reconquête environnementale et reconver-sion des sites miniers

Axe 2. Culture et Patrimoine

Axe 3. Recherche/ Enseignement Supérieur/For-mation/Santé/Innovation

Axe 4. Protection de l’Environnement /Eau/Ener-gie propre/Biodiversité

La portée est internationale et l’inscription pourra faire découvrir ou redécouvrir le territoire à un nombre plus important de personnes.

4.3. Quelques conséquences de l’inscription

-Des sites qui gagnent en valeur. Une des consé-quences de l’inscription est la monté en terme de valeur des sites. On parle de valorisation du parc immobilier pour les communes et les bailleurs.

-La mise en tourisme des sites et du territoire. Pre-nons un exemple plus concret, de conséquences écono-miques déjà observables. La mise en tourisme du bas-sin minier et surtout l’attractivité des sites miniers. Une enquête menée en mai 2013 auprès de plusieurs Office du tourisme du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais a révélé, deux phénomènes :

- les demandes pour visiter des sites inscrits au pa-trimoine mondial de l’Unesco ont été multipliées de-puis l’été 2012. Période à laquelle le bassin minier a été inscrit.

- certains Offices du tourisme ont adapté leurs offres de visites et de découvertes du territoire et du patrimoine régional.

En effet, depuis l’été 2012, selon l’Office de Tou-risme et du Patrimoine de Lens-Liévin je cite « les touristes appellent pour connaitre les sites inscrits ou réclament la brochure de la Mission Bassin Minier

avec la carte des sites inscrits pour ensuite faire leurs choix de visites ». L’inscription de tel ou tel site a donc une influence forte sur le choix des visites réalisées par les touristes. C’est une attitude très récurrente depuis l’inscription, que ce soit par des locaux ou des touristes venant d’autres régions françaises ou étrangers. Pour cette raison, certains Offices du Tourisme ont décidé d’élargir leur gamme d’offre en proposant plus de visi-tes centrées sur le thème de la Mine, ainsi que des par-cours de découverte des sites ou du territoire. Prenons l’exemple de l’Office de Tourisme et du Patrimoine de Lens-Liévin, qui était déjà actif dans le domaine étant au cœur du bassin minier. Avant l’inscription, il y avait trois visites : le Centre Historique minier de Lewarde, la Gare de Lens (intégrée à une visite plus large de la ville de Lens), la faculté Jean Perrin (anciens bureaux des Mines) et un circuit depuis 2005 intitulé « De la mine au Louvre-Lens ». Ce dernier a été entièrement réactualisé avec l’arrivée du Louvre mais aussi l’ins-cription. Il s’agit d’une navette qui passe par le site 11/19 de Loos-en-Gohelle, la visite des terrils, la tra-versée de corons puis le Louvre. Depuis cet été, ont été expérimentés puis programmés (en raison de leur réussite), plusieurs visites et circuits :

- la visite guidée de la basse 11/19 de Loos-en-Gohelle

- la visite guidée des terrils 11/19

- la visite du chevalement Saint Amé et un visite pédestre du quartier

- une visite pédestre de la cité minière Saint Théodore, aux abords du Louvre-Lens.

- la visite guidée « De la Mine au Louvre-Lens ».

En plus des visites rien qu’avec cet office du tou-risme, 17 sites peuvent être visités en groupe, avec l’accompagnement d’un guide. De plus, le site inter-net met en évidence l’inscription, en y consacrant un onglet entier. C’est donc réellement considéré comme une marque de valeur sur laquelle mise beaucoup l’ag-glomération.

(12)

de l’Humanité par l’Unesco. Douai souhaite conserver certainement sa propre identité.

Pour l’avenir, il y a également de très gros projets, comme l’ouverture du site 9/9bis aux visiteurs. C’est un site exceptionnel puisqu’il est le seul dans la Région à avoir conservé grâce à une association de mineurs, sa salle des machines. Il proposera donc des visites gui-dées ainsi qu’un parcours d’interprétation. L’ouverture est prévue en 2015, mais en juin 2013 le site a offert un festival de musique grâce au projet Metaphone , qui permettra à la population d’approcher les sites pour d’autres motivations raisons que la découverte du pa-trimoine.

-Des réflexions en termes d’aménagement du terri-toire. Afin, de mettre en place ces circuits touristiques ou même certains événements culturels, nous avons également pu constater que divers acteurs locaux ont repensé leurs lignes de transports en commun. Ajou-tant un arrêt, à proximité d’un site comme à Oignies pour une ligne de bus venant de la gare de Libercourt ou ajoutant une boucle aux navettes destinées au Lou-vre-Lens passant ainsi par le site 11/19 de Loos-en-Go-helle.

Les évènements culturels se sont multipliés notam-ment depuis le début d’année 2013 : exposition « La Mine : source d’inspiration en juin 2013 à Harnes, « Le bassin minier fête le Patrimoine Mondial ! » juin et juillet à Lens, (expositions, visites, sorties nature), « La flore du terril », en juin à Estevelles, etc.

5. Conclusion

Très gros atouts pour certaines communautés d’ag-glomération qui n’hésitent pas à mettre en avant l’ins-cription du bassin minier au Patrimoine mondial de l’Unesco, alors que la Région ne semble pas en jouer contrairement au Louvre-Lens pour lequel un investis-sement publicitaire a été marqué jusqu’au métro de Pa-ris. Celui-ci a d’ailleurs rapidement « volé » la vedette à l’inscription et aux sites inscrits.

Malgré tout, l’inscription est un point très impor-tant pour faire évoluer les regards portés sur le bassin minier mais aussi sur la Région du Nord-Pas-de-Calais toute entière et sa population. Le dossier a misé sur le « paysage évolutif vivant » et non pas simplement sur la conservation de sites miniers, tels qu’ils pouvaient être il y a vingt ans ou un siècle en arrière.

Le territoire a changé, évolué de manière remar-quable regorgeant de projets toujours plus originaux pour répondre aux besoins et à la demande de la popu-lation. Mais malgré tout, il n’est pas question de rayer l’histoire de ce territoire, de cette population, notam-ment le passé minier qui a marqué le territoire, le

pay-sage et les mémoires de manière durable.

Le périmètre n’a pu être étendu à l’ensemble du bassin minier mais a été limité à de nombreux sites di-versifiés, les plus représentatifs de l’activité, des épo-ques, des régions, des influences architecturales, des concessions, des contextes économico-politiques et sociaux. Ainsi, les terrils, les chevalements, les fosses, les cités minières sont aujourd’hui mis en valeur au re-gard des populations qui parfois découvrent leur réelle valeur. L’intérêt qui leur est porté semble grandissant, il est donc primordiale de les conserver et de les valo-riser.

Nous l’avons compris la multiplicité des proprié-taires (privés, publics) va sans doute rendre la tâche difficile pour leurs gestions mais les nombreuses applications, réglementations qui ont été mises en pla-ce depuis quelques années vont dans pla-ce sens et pla-cela promet selon moi un bel avenir pour ce territoire. Nous pouvons supposer que l’inscription va amener un nou-veau souffle, un dynamisme économique et touristique à la région et au bassin minier, même si nous ne pou-vons pas affirmer que cela sera sur du long terme. Au début de l’année 2013, l’élan semble déjà s’essouffler.

D’un point de vue géographique, nous pouvons également mettre en évidence une polarisation des effets positifs notamment en termes d’attrait touristi-que, autour de Lens. C’est la conciliation Louvre-Lens et sites inscrits qui attire les touristes. De plus, Lens est une des villes du bassin qui est la plus facilement accessible par voie ferrée pour les français et étrangers (1h de Paris, en direct), ce qui n’est pas le cas d’autres sites tels que Oignies ou Lewarde. Le centre historique minier de Lewarde a exprimé une absence de répercus-sions de l’inscription sur le nombre de visites.

Aujourd’hui, l’image du bassin minier ne semble pas avoir évoluée et l’inscription a conforté (à l’inver-se de ce qui était souhaité) l’image industrielle de la Région. Sans doute en raison d’un manque de com-munication autour de l’inscription qui a été réduite à une inscription de sites et/ou de friches anciennement industriels. L’évolution de ces dernières ne semble pas avoir été assez mise en avant dans la communication (quasi absente et déplorée) qui a été faite autour de l’évènement.

6

(13)

6. Références

AMOUGOU E., 2004, La question patrimoniale, Paris, L’har-mattan, 286p.

BEGHAIN P., 2012, Patrimoine, politique et société, Paris, Presses de Sciences Po, 162p.

BORTOLOTTO C. (dir), 2011, Le patrimoine culturel immaté-riel : enjeux d’une nouvelle catégorie, éd. De la Maison des Sciences de l’homme, 251p.

CABIDDU M., Les chances et les moyens du nouveau déve-loppement d’un ancien bassin minier : rapport au Premier ministre. Paris : La Documentation française, 2001, 102 pages.

Centre d’études et de Prospective du Secrétariat Général pour les Affaires Régionales, dirigé par LANGRAND M., Des villes et des hommes ; Le devenir de l’ancien Bassin Minier. Septem-bre1995, 191 pages.

CHAUDUN N., La France au patrimoine mondial : les 33 sites inscrits par l’UNESCO. Paris, National geographic, 2009, 354 pages.

CHOAY F., 2009, Le patrimoine en question : anthologie pour un combat, Paris, éd. du Seuil, 214p.

CUVELIER P., TORRES E., GADREY J., Patrimoine, mo-dèles de tourisme et développement local. Paris : Ed. L’Harma-ttan, 1994, 223 pages.

DIDEROT et D’ALEMBERT, Art des Mines. Editions Biblio-thèque De L’Image, 16/02/2003, 128 pages.

EDELBLUTTE S., 2009, Paysages et territoires du patrimoine industriel au Royaume-Uni, Revue Géographique de l’Est [En ligne], vol. 48 / 1-2 | 2008.

GRIVE C., La France au patrimoine mondial de l’Unesco. Paris : Nouvelles éd. de l’Université-Déclics, 2011, 154 pages.

HEINICH N., 2009, La Fabrique du patrimoine : « de la cathédrale à la petite cuillère », Paris, éd. de la Maison des Sciences de l’homme, 286p.

LAMARD P., GASNIER M., Le patrimoine industriel comme vecteur de reconquête économique. Panazol : Lavauzelle , 2007, 199 pages.

MISSION BASSIN MINIER UNI, Dossier de candidature à l’inscription du Bassin minier du Nord-Pas de Calais au Patri-moine mondial de l’Unesco. 2012, 1692 pages.

MISSION BASSIN MINIER, Exposé synthétique de la propo-sition d’inscription du Bassin minier du Nord-Pas de Calais au Patrimoine mondial de l’Unesco. 2012, 70 pages.

MISSION BASSIN MINIER, L’habitat minier en Région Nord-Pas de Calais. Histoire et évolution 1825-1970. Tome 1, Septembre 2008,56 pages.

MOLES A., 1969, Sociodynamique et politique d’équipement culturel dans la société urbaine, Communications, nº14, p137.

NEYRET R., Le patrimoine atout du développement. Collo-que : 4e entretiens du Centre JacCollo-ques Cartier. Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1992, 156 pages.

NORA P., 1997, Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1652p.

NORA P., 2011, Présent, nation, mémoire. Paris, Gallimard, 418 pages.

PATIN V., Tourisme et patrimoine. Paris : la Documentation française, 2012, 207 pages.

PERCHET D., La mise en valeur du patrimoine économique et industriel. Voiron, la Lettre du cadre territorial, 1998, 173 pages

PIERRON J., Patrimoine mondial de l’UNESCO : les sites français. Toulouse, Éd. Gelbart, 2008, 324 pages.

Préfecture de la région Nord-Pas-de-Calais, Secrétariat général pour les affaires régionales, Centre d’études et de prospective. Des Villes et des hommes : le devenir de l’ancien bassin minier. Lille, 1995, 191 pages.

RABIER J-C, La remonte : le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais entre passé et avenir. Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2002, 275 pages.

SADORGE J-L., CHEVALIER D., MORVAN G., GAUCHET S., Quand le patrimoine fait vivre les territoires. Paris, CNFPT, 1996, 113 pages

UNESCO, 1972, Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, Paris, 15p.

VESCHAMBRE V., 2008, Traces et mémoires urbaines, enjeux sociaux de la patrimonialisation et de la démolition, Rennes, PUR, 315 p.

WIESZTORT L, Enquête réalisé auprès des Offices du Touris-me du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, sur les impacts de l’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco sur les flux de touristes et les programmes touristiques proposés. Mai 2013.

WIESZTORT L., Enquêtes menées dans des communes du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sur l’attachement des populations à l’Histoire de la Mine. 2006. 50 pages.

(14)

Referencias

Documento similar

Ainsi, même si on n’a pas pu trouver de jarres enterrées dans le sol ou de silos pour la conservation du grain (Córdoba et Mañé 2000: 251-68), connus dans d’autres villages

José Enriquez Lopez de Coca a déjà montré la part prise par les échanges avec le nord de l'Afrique dans les activites du port de Malaga à la fin du xV siècle et au début du

La campaña ha consistido en la revisión del etiquetado e instrucciones de uso de todos los ter- mómetros digitales comunicados, así como de la documentación técnica adicional de

Harrâdum illustre le cas d’une petite ville nouvelle du Bronze Moyen et Tell Khoshi l’émergence d’une des grandes villes de Mésopotamie du Nord au Bronze Ancien; avec Grai Resh

C’est à cette époque que les haras des rois sardes deviennent officiellement une partie du Patrimoine royal aragonais; ils passent ensuite aux mains de la maison de Habsbourg en

examining the degree of effectiveness of inclusive education programs in private, semi-private and public centers for the neurodiverse L2 classroom; exploring students’

Debido al riesgo de producir malformaciones congénitas graves, en la Unión Europea se han establecido una serie de requisitos para su prescripción y dispensación con un Plan

Como medida de precaución, puesto que talidomida se encuentra en el semen, todos los pacientes varones deben usar preservativos durante el tratamiento, durante la interrupción