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Le bivouac en Espagne

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Academic year: 2023

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GAL 163

Auguste-Eude Dugaillon

Le bivouac en Espagne

[selecciones]

1823

Cítese como: Dugaillon, Auguste-Eude. Le bivouac en Espagne.1823. Selecciones. Edición Proyecto POETRY 15, 2016. Archivo Electrónico de Fuentes Primarias, Cód. GAL 163.

http://www.uniovi.es/proyectopoetry15/index.php

(2)

CHANT PREMIER

Au camp de Crespia, j'ai vu dans l'Ibérie, Jusqu'où des élémens peut aller la furie:

Pendant cinq jours entiers l'eau coula par torrens;

On crut que du soleil les rayons palissants

Se couvraient pour toujours du voile des ténèbres.

O tristes souvenirs! Dans ces momens funèbres, On vit de vieux guerriers, mornes et consternés, De leurs maux réunis, demeurer étonnés.

Sur le sol inondé, pour comble de souffrance, Vainement le sommeil exerçait sa puissance:

En vain l'on invoquait ses pavots langoureux, Après un court repos, des frissons douloureux, Glaçant de notre sang la chaleur salutaire Paraissaient de la mort l'haleine meurtrière.

Sur le sol de l'Espagne, ô vous, jeunes soldats Qu'atteignit les premiers le souffle du trépas, Tairai-je vos malheurs? Aux coups de la tempête Deux guerriers un moment croyant ravir leur tête, Dans un antre profond avaient fermé les yeux;

Ils renonçaient alors à la clarté des cieux!....

Au milieu de la nuit, par les eaux ébranlée, La roche avec fracas sur eux s'est écroulée, Et des bras du sommeil, sans connaître leur sort, Ils furent engloutis dans les bras de la mort.

De revoir les bosquets, berceau de leur enfance, Leur coeur entretenait la touchante espérance,

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Une amante peut-être attendait leur retour!…

Les destins ont rompu les sermens de l'amour, Et leurs corps déposés sur la plage étrangère Ne furent point couverts des larmes d'une mère.

Tandis qu'à Crespia, déchaîné contre nous, Le Ciel nous accablait du poids de son courroux, Mille fois plus heureux d'autres fils de la France.

Au pont de Logrono, signalaient leur vaillance.

Au bruit de leurs succès s'enflammèrent nos coeurs.

De tous ses maux passés oubliant les rigueurs, Le guerrier désirait, dans les champs du carnage, Déployer à son tour le calme du courage;

Pour un prince adoré, le dernier des soldats Jurait de triompher au milieu des combats.

Lorsqu'après les autans, pour consoler la terre, Le calme vient enfin régner dans l'atmosphère, Lorsqu'aux vents pluvieux succèdent les zéphyrs, Ainsi que les cités les camps ont leurs plaisirs.

Au temps où d'Angoulême, en trois mois de campagne, Sut rendre le bonheur et la paix à l'Espagne,

Attendant le signal des belliqueux travaux, Quelques jours à Parpès ont flotté nos drapeaux.

Dans le lointain la mer et d'antiques ruines, Les rocs du mont Serrat, de fertiles collines, Des sites imposants, semés de toutes parts, De l'homme observateur attiraient les regards;

Tandis qu'à ses côtés des baraques charmantes, Par leur réunion, leurs formes élégantes,

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Et divers ornemens venaient charmer ses yeux.

Dans son immense aspect ce camp tumultueux Présentait à la fois l'appareil de la guerre, Et des vastes cités l'image populaire.

Dans un lieu désigné les bergers d'alentour, Des brunes dont l'oeil vif excitait à l'amour, Offraient des fruits, du vin, précieux assemblage, Et les productions tribut de leur village.

Regardant les Français comme un peuple d'amis, Les jours de fête enfin les danseurs du pays, Les bergères des monts, sans nulle défiance, Se livraient parmi nous aux plaisirs de la danse.

Les Espagnols, aux sons de nos airs belliqueux, Formaient du fandango les choeurs voluptueux, Tandis que nos soldats sur la rive étrangère Oubliaient un instant la terre nourricière.

C'est ainsi qu'ici-bas, sur l'aile des plaisirs, S'envolent de nos coeurs les tristes souvenirs.

Brûlant de signaler de leur courage, Bientôt nos bataillons quittèrent ce rivage.

Sans jamais s'occuper de l'heure du départ, Le soldat du présent sait user au hasard;

Au lever de l'aurore il bâtit un asile, Au coucher du soleil le destin l'en exile, Le sommet des côteaux, les sables des déserts, Des traces de ses camps demeurent recouverts.

Quand, dans son vaste sein, le gouffre des années Aura de notre siècle englouti les journées,

Aux monts pyrénéens quelques retranchmens

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Résisteront encore aux atteintes des temps.

Au berger solitaire, errant sur la colline;

Le voyageur dira : « Quelle est leur origine? » Et le pâtre un moment recueillant ses esprits, Répondra, l'oeil fixé sur ces nobles débris :

« Jadis, de nos climats bravant l'intempérie,

« Sur ces monts ont veillé les fils de la patrie;

« Leur main, pour repousser les neiges et les vents,

« Bâtit sur les rochers de frêles monumens.

« J'ai souvent entendu mon père octogénaire

« Raconter quelques faits du cordon sanitaire:

« Assis sur cette roche où dormaient nos soldats

« Si tu veux m'écouter, ici suspends tes pas.

« Louis le Désiré possédait la couronne,

« Quand un mal désastreux, au sein de Barcelonne,

« Menaça tout-à-coup les jours des habitans;

« Le fléau propageait ses poisons dévorants,

« Et la France craignit que ses affreux ravages

« Ne vinssent, pas à pas, désoler ses rivages.

« Allez, dit Louis à ses jeunes guerriers,

« Volez vers le midi moissonner des lauriers

« Pour le salut public, veillez aux Pyrénées,

« De vos concitoyens protégez les années

« Contre un mal destructeur devenez un rempart;

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« Le soldat que le fer atteignit au hasard

« Seul ne remplira pas les pages de l'histoire,

« La constance à souffrir obtient aussi sa gloire.

« Dociles à sa voix, nos fières légions

« Du soleil du midi bravèrent les rayons

« Un jour si le fléau, brisant cette barrière,

« Eût voulu s'élancer jusques à la frontière,

« Comme aux champs de Bellone, on eût vu nos soldats

« Se disputer l'honneur d'affronter le trépas.

« Stérile dévouement! Sur leurs ailes rapides,

« Les vents ont emporté les miasmes putrides

« Et sur le sol voisin la fraîcheur des hivers,

« Rétablit par degrés la pureté des airs.

« Aux bords ibériens, un fléau politique

« Succéda tout-à-coup au mal épidémique;

« La liberté s'offrant sous de fausses couleurs

« Du fils contre le Père alluma les fureurs;

« Des sujets révoltés la rage téméraire

« Du sang d'un roi peut-être allait rougir la terre…

« Quand la France sensible à tant de maux divers,

« Commande le silence et dit à l'Univers:

« Par la valeur, les arts, si je préside au monde,

« Je dois aussi veiller, sur la terre et sur l'onde,

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« Sur leur trône ébranlé j'affermirai les rois,

« Bientôt les factions trembleront à ma voix.

« Elle dit. Sous un Prince, espoir de la patrie,

« Ses guerriers en vainqueurs traversent l'Ibérie;

« Aux colonnes d'Hercule on voit leurs étendards

« De l'Univers entier attirer les regards,

« Et du Trocadero les remparts redoutables,

« Ne peuvent conserver le titre d'imprenables.

« Tu vois, ô voyageur, que nos jeunes soldats

« Jadis sur le cordon préludaient aux combats;

« Et lorsque d'Angoulême, enfant de la victoire,

« Fut inscrire son nom au temple de mémoire,

« De l'art de triompher nos vaillants bataillons

« Reçurent de ses mains les brillantes leçons,

« Et la France sourit à l'aspect du courage

« Embelli dans ce Chef par les vertus du sage. »

CHANT DEUXIÈME

De vos travaux au camp, de vos moeurs à la guerre, Soldats, je vous offris une esquisse légère;

Des bardes immortels l'harmonieuse voix,

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Seule aux siècles futurs redira vos exploits;

Mais avant de quitter les cordes de la lyre, Divine Polymnie, excite mon délire,

Je peindrai dans mes vers la gloire des Français, Que l'Europe jalouse écoute leurs hauts faits:

Du séjour du génie

Descends, noble Harmonie, Au gré de mes transports Préside à mes accords!

Viens, chanter de la France L'éternelle puissance, Et redis eux échos Les noms de ses héros:

Le prix de la victoire Sont des hymnes de gloire.

A l'ombre de la paix, attendant les combats, Dans un calme imposant respiraient nos soldats, Les peuples, nos voisins, crurent que la vaillance N'animait plus le bras des enfans de la France.

Louis les entendit: Pensant qu'à l'olivier Sa main pouvait unir la branche du laurier, Il dit à d'Angoulême: aux champs de l'Ibérie,

Illustre la patrie.

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Déjà nos bataillons Nos brillants escadrons, Ont du bruit des clairons Fait retentir les monts;

Tout cède à leur constance, Redoute leur vaillance, Partout en la présence Des guerriers de la France, Le criminel pâlit,

Le vil désordre fuit, Le calme s'établit, Déjà l'Europe a dit:

Des soldats de Louis les phalanges guerrières Aux colonnes d'Hercule ont planté leurs bannières, Les fers d'un roi captif sont brisés à jamais,

L'Espagnol est heureux par le bras des Français.

O toi qu'au diadême Appelle ta valeur,

De ton nom, d'Angoulême, Tu soutins la splendeur Aux champs de la victoire Tu guidais nos guerriers, Au temple de la gloire Tu seras des premiers.

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Près du sceptre royal, aux rives paternelles, Tu brilles au milieu de tes chefs indomptés, Déjà pour préluder aux palmes immortelles L'arc de triomphe existe au sein de nos cités;

Les enfans de la France Proclament ta vaillance, Et pour toi les sentiers Sont couverts de lauriers.

Favoris du génie, Amis de l'harmonie, Formez de doux accords, Redoublez vos transports Célébrez de la France L'éternelle puissance;

Répétez aux échos Les noms de ses héros;

Offrez à la victoire Des cantiques de gloire.

FIN DU BIVOUAC

Par un sous-officier au 7ème régiment de ligne

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